En Malaisie, une adolescente s’est suicidée après un sondage lancé sur Instagram
L’adolescente, dont le nom n’a pas été communiqué par les autorités, a donc lancé un sondage sur Instagram lundi dernier.
Le sondage en question comportait deux réponses possibles et il était accompagné d’un message à la fois court et incisif : « Vraiment important. Aidez-moi à choisir entre D/L ».
Tout est parti d’un sondage lancé sur Instagram
La lettre « D » représentait bien entendu la mort (death) et la lettre « L » faisait pour sa part référence à la vie (Life).
Les internautes, de leur côté, ont massivement voté pour la mort. Suite à cela, l’adolescente a mis fin à ses jours.
En Malaisie, ce fait divers divise. Certains sont en effet persuadés que les votes des internautes ont poussé l’adolescente à commettre l’irréparable. Comme l’indique le Guardian, un avocat a même suggéré que les personnes ayant voté pour sa mort pourraient être poursuivies pour complicité de suicide ou non-assistance à personne en danger.
Ramkarpal Singh, un avocat et un parlementaire de l’État de Penang, est un peu plus mesuré pour sa part. D’après lui, il est impossible de savoir si une majorité de votes en faveur de la vie aurait été suffisante pour dissuader cette jeune fille de franchir le pas.
Ceci étant, il a également tenu à rappeler que les tentatives de suicide étaient considérées comme une infraction grave en Malaisie… tout comme le fait d’inciter une personne à mettre fin à ses jours.
Le gouvernement malaisien veut engager des discussions
Ce qui est certain, en revanche, c’est que le suicide de cette adolescente a donné vie à un vif débat en Malaisie. Plusieurs officiels se sont exprimés suite à la mise en lumière de l’affaire dans les médias et le Ministre Malaisien de la Jeunesse et des Sports a même appelé à engager des discussions au niveau national. Pour lui, les réseaux sociaux peuvent potentiellement représenter un danger pour les publics les plus fragiles et il est donc nécessaire de mieux communiquer dessus.
De son côté, Instagram a fait savoir par le biais d’une de ses porte-paroles que les pensées de l’entreprise allaient à la famille de l’adolescente. L’entreprise a également reconnu qu’elle avait la responsabilité de faire en sorte que ses utilisateurs soient en sécurité et se sentent soutenus.
Elle a d’ailleurs rappelé qu’il existait des outils permettant de signaler les comportements dangereux et qu’il était de la responsabilité de chacun de les utiliser en cas de problème.
Des explications qui n’ont bien entendu pas convaincu tout le monde et qui ont même valu à la société quelques critiques cinglantes.
Toutefois, ici, on peut raisonnablement se demander si le fautif est une entreprise proposant un outil gratuit et accessible au plus grand nombre, ou bien les personnes qui n’ont pas tenté ne serait-ce que de tendre la main vers cette adolescente tourmentée et qui l’ont conforté dans son mal-être.
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