DAS : tout savoir sur les ondes émises par nos smartphones

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Lors de la conception de leurs smartphones, les constructeurs doivent respecter un seuil d’émission des ondes afin de limiter les risques pour notre santé. Cette limite est indiquée par le DAS. Mais qu’est-ce que c’est ? Comment le mesure-t-on ? Comment limiter les émissions des ondes ? On vous explique tout dans ce dossier complet.

Qui n’a jamais eu de débat sur l’impact des ondes de smartphones sur notre santé ? Peut-être avez-vous entendu parler du DAS sans trop savoir de quoi il s’agissait exactement ? Alors que l’arrivée de la 5G fait naître des théories abracadabrantesques voire complotistes, un éclaircissement s’impose.

Le DAS, qu’est-ce que c’est ? Les ondes sont-elles vraiment dangereuses pour notre santé ? Si oui, à partir de quand ? Comment limiter leur émission ? On répond à toutes ces questions dans ce dossier complet.

Le DAS, qu’est-ce que c’est ?

DAS (ou SAR dans les pays anglo-saxons) signifie Débit d’Absorption Spécifique. C’est « un indice indiquant la puissance d’un flux d’énergie véhiculée par les ondes radiofréquences absorbée par l’usager d’un appareil radioélectrique – téléphone portable, tablettes, montre connectée par exemple » (Wikipédia). Il se mesure en Watts par kilogramme (W/kg) et doit être indiqué par les constructeurs.

Autrefois obligatoire pour les smartphones uniquement, cette mention devra (dès le 1er juillet 2020) apparaître sur tous les produits ayant vocation à être utilisés près du corps humain comme les tablettes, montres ou bracelets connectés.

Trois types de DAS

Il existe trois types de DAS destinés à mesurer l’émission des ondes sur les différentes partie du corps humain. Aussi, la limite diffère selon les pays les zones d’exposition. En Europe, les valeurs à respecter pour commercialiser un produit sont les suivantes :

  • Le DAS membre correspond à un appareil connecté que l’on tient dans la main, que l’on porte au poignet ou que l’on range dans la poche. La limite d’émission est établie à 4 W/kg pour 10 grammes de tissu humain.
  • Le DAS tronc répond au cas où le smartphone est rangé dans la poche d’un manteau ou dans un sac à main.
  • Le DAS tête correspond à un conversation téléphonique avec le smartphone collé à l’oreille. La limite est fixée à 2 W/kg pour 10 grammes de tissu humain.

En France, la législation oblige les constructeurs à fournir un accessoire permettant de converser sans porter le téléphone à l’oreille. Logiquement, ils fournissent des écouteurs filaires, peu coûteux.

Comment le mesure-t-on ?

En France, c’est l’ANFR (Agence nationale des fréquences) qui contrôle la conformité des appareils commercialisés. Attention, il s’agit de contrôles et non d’études préalables. L’agence pioche donc quelques modèles parmi ceux commercialisés et les analyse. De nombreux smartphones passent donc entre les mailles du filet. Doit-on s’en inquiéter ? Non. Car les constructeurs ont tout intérêt à afficher un DAS correct au risque de voir leur produit retiré du marché dans le cas où il dépasserait les limites imposées.

Pour établir ces limites d’émission, des expériences ont d’abord été menées sur des rats. À partir de 4 W/kg (sur le corps entier des cobayes), les scientifiques ont constaté un échauffement de leurs tissus. Ils ont alors imaginé un protocole de test en laboratoire sur un mannequin recouvert d’une coque de fibre de verre remplie d’un liquide simulant les tissus humains. Grâce à cet outil, les scientifiques peuvent calculer les émissions au niveau de la tête, de la main droite, de la main gauche et lorsqu’il est porté au corps. Ce protocole de test est ajusté pour chaque bande de fréquences de chaque type de réseau (2G, 3G, 4G et 5G).

test das
Crédits : Environmental Health Trust

Grâce à ces tests et aux résultats obtenus sur les rats, la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (CIPRNI) a limité le DAS à 2 W/kg. L’ANFR, elle, cherche à obtenir le DAS maximal de chaque appareil étudié. Aussi, son protocole de test simule des conditions extrêmes : laboratoire isolé, réseau difficile à capter, appareil collé pendant 6 minutes dans plusieurs positions, émission d’ondes constante.

En réalité, le DAS maximal affiché sur les boîtes de vos smartphones correspond donc aux résultats obtenus dans ces conditions extrêmes. Le DAS réel, lui, est donc bien moins élevé d’autant qu’un smartphone n’émet des ondes que 50% du temps lors d’un appel vocal et 10% lorsque vous utilisez internet.

Si les valeurs du DAS varient d’un smartphone à un autre, c’est avant tout à cause du choix et de la disposition des composants. Un DAS faible ne veut pas dire que votre smartphone émet moins d’ondes qu’un modèle au DAS plus élevé. Si ses antennes sont de meilleure qualité, le smartphone au DAS plus élevé peut très bien émettre moins d’ondes que son concurrent.

Comment connaître le DAS de son smartphone ?

Pour connaître le DAS de votre smartphone, tablette ou objet connecté, plusieurs méthodes existent. La législation oblige les constructeurs à communiquer cette information sur les contenus publicitaires, dans les boutiques physiques ou encore sur le packaging. Vous pouvez également retrouver cette information sur le site officiel des marques ou sur la petite notice à l’intérieur de la boîte de rangement.

De la nocivité des ondes

Longtemps, la question de l’exposition aux ondes a fait débat. Sont-elles vraiment nocives pour notre santé ? Si les scientifiques reconnaissaient eux-même qu’ils manquaient de recul pour se prononcer, quelques études laissaient entendre que l’exposition prolongée aux ondes pouvait avoir une incidence.

Depuis fin 2019, il est officiellement reconnu que l’exposition aux ondes de manière trop intense et/ou prolongée peut avoir des effets néfastes sur notre santé. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) reconnaissait le 21 octobre 2019 qu’un niveau de DAS supérieur à 2 W/kg pouvait avoir des effets biologiques sur l’activité cérébrale.

L’Organisation mondiale de la santé a quant à elle classé comme cancérogène l’exposition aux ondes électromagnétiques. Attention, cela ne signifie pas que les ondes de smartphones ont fait augmenté le nombre de cancers. Au contraire, la plupart des recherches indiquent qu’un lien de causalité entre l’utilisation des smartphones et le cancer au niveau de la tête n’existait pas. Depuis maintenant vingt ans au moins la moitié de la population utilisent des téléphones portables. Si cela augmentait les risques de cancer, nous aurions vu une hausse de 30% sur les cas de gliomes, ce qui n’est pas le cas, peut-on lire sur le dernier rapport de l’OMS.

Que valent les produits anti-ondes ?

Face aux craintes entourant les ondes électromagnétiques, de nombreux industriels se sont engouffrés sur le créneau des accessoires anti-ondes. Certains ne manquent pas d’audace. Sur internet, on peut ainsi trouver des patch anti-ondes, promettant de réduire d’au moins 60% notre exposition aux ondes par rapport au DAS maximal. Au passage, ces patchs amélioreraient la qualité réseau de nos smartphones. Le problème principal est que l’on ne connaît pas la quantité d’ondes émises en temps réel. Le DAS indiqué est une valeur maximale, aussi nous avons vu plus haut qu’un smartphone peut très bien émettre beaucoup moins d’ondes que celui affiché sur la documentation officielle. Impossible alors d’en tirer des conclusions.

Les coques anti-ondes, elles, peuvent avoir un effet inverse. En effet, elles sont conçues pour réduire le signal et donc la captation du réseau. En dégradant les performances réseau du smartphone, les coques l’obligent à solliciter d’avantage les antennes et donc à émettre plus d’ondes pour capter le signal. Et on ne parle même pas de l’incidence sur la batterie qui risque de fondre comme neige au soleil.

calecon anti ondes
Crédits : Spartan

Enfin, alors que certaines études laissaient entendre que les smartphones pouvaient rendre les hommes moins fertiles, certaines marques se sont lancées dans la grande aventure du caleçon anti-ondes. D’autre ont étendu leurs gammes aux t-shirt, casquettes ou bonnets, avec (bien entendu) des tarifs parfois indécents. Alertée par le phénomène, l’Anses s’est penchée sur le sujet en 2018. La conclusion de l’étude est sans appel :

L’utilisation d’un accessoire vestimentaire (casquette, bandeau, etc.) réduit faiblement et très localement l’exposition d’une personne aux champs électromagnétiques. En raison des nombreuses ouvertures, ce type de produit n’est pas suffisant pour réduire efficacement l’exposition globale de la personne et peut augmenter la valeur de l’exposition en périphérie du dispositif.

En résumé, le DAS reste le seul indicateur fiable concernant l’émission d’ondes par nos appareils électroniques. Et si vous avez bien lu ce dossier, il ne devrait plus avoir aucun secret pour vous.

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