Huawei affirme survivre aux sanctions et menace des Etats-Unis
Huawei est sujet de tensions entre les Etats-Unis et la Chine. Guo Ping, l’un des dirigeants de la marque, s’est exprimé sur l’affaire et n’a pas été tendre envers les américains, qu’il qualifie de pernicieux et dangereux pour le marché industriel mondial.
Huawei remet de l’huile sur le feu. L’entreprise, toujours sous embargo après une décision de Donald Trump, n’est pas satisfaite de son traitement et tient à le faire savoir. Lors d’un événement interne, le Huawei Global Analyst Summit, l’un des membres du conseil d’administration, Guo Ping, n’a pas été tendre avec le gouvernement américain :
« Le gouvernement américain persiste à attaquer Huawei, mais qu’est ce que cela pourrait engendrer ? Dans sa quête obsessionnelle de resserrer l’étau sur nous, il a décidé d’ignorer complètement les intérêts de nombre d’entreprises et industries. Cette décision (de mettre Huawei sous embargo) était pernicieuse et arbitraire. Elle menace indirectement l’industrie à l’échelle mondiale. (…) Nous nous attendons à ce que notre économie soit inévitablement affectée. Nous essayons tous de trouver une solution. »
Ce discours montre bien la rancœur de Huawei envers les Etats-Unis, qui a mis un frein à son expansion galopante. Néanmoins, il indique ainsi que la firme est prête à se battre et espère fait fi des sanctions, malgré une situation de plus en plus compliquée. Un nouveau rebondissement risque d’handicaper un peu plus la société chinoise : son impossibilité de travailler avec le fondeur TSMC à l’avenir.
TSMC cède face aux Etats-Unis
Taiwan Semiconductor Manufacturing Compagny (TSMC) est le fondeur leader en termes de gravures de microprocesseurs et travaille pour énormément de sociétés spécialisées dans la technologie, comme Huawei. Le 19 mai, le journal Nikei a indiqué que l’entreprise allait prochainement arrêter de collaborer avec elle, stoppant toutes les futures commandes. Il semblerait ainsi que la firme taïwanaise ait cédé aux pressions américaines.
TSMC utilise de l’équipement américain et a désormais besoin d’une licence accordée par les Etats-Unis pour commercer avec Huawei. Un coup dur pour les deux sociétés, Huawei étant le deuxième client de TSMC en termes de volumes. Les commandes en cours seront honorées jusqu’en septembre 2020, mais ensuite, c’est l’inconnu. S’il n’y aucun lien officiel entre cette décision et le fait que TSMC cherche activement à ouvrir une usine aux Etats-Unis en partenariat avec Intel, il est tout de même difficile de ne pas y voir une corrélation. TSMC pourrait investir jusqu’à 12 milliards de dollars en Arizona.
Pour rappel, TSMC est un fondeur spécialisé dans la gravure de microprocesseurs. C’est à lui que nous devons les SoC gravés en 7 nm, dont les Kirin de Huawei. Pour ce dernier, il va donc falloir trouver des solutions alternatives, et vite.
La Chine réagit
L’embargo américain sur Huawei a été mis en place en mai 2019 par Donald Trump. Ce dernier accusait la firme d’espionnage pour le compte du gouvernement chinois. L’embargo a été renouvelé il y a peu, la laissant dans le flou un an de plus. Mais aussi bien Huawei que le gouvernement chinois ne veulent se laisser faire.
Le 15 mai, le journal chinois The Global Times a indiqué que l’empire du Milieu songerait à appliquer des sanctions fortes contre les entreprises basées aux Etats-Unis. Des mesures qui pourraient les classer comme « entreprises non fiables » et les empêcher de travailler dans le pays. Apple et Qualcomm pourraient gravement en souffrir.De même, Huawei appuie l’idée des sanctions chinoises contre les sociétés américaines, appelant à tout simplement bannir toute technologie issue du pays de l’oncle Sam dans l’empire du milieu.
Ces tensions ne sont en réalité qu’une facette du combat économique et sanitaire que se livrent actuellement la Chine et les Etats-Unis. Les relations entre les deux pays se montrent extrêmement tendues depuis le début de la pandémie de coronavirus. Donald Trump accuse Xi Jinping de ne pas avoir su contrôler le début de l’épidémie et a menacé de couper toute relation. Pas sûr que cette situation serve les intérêts de Huawei.
Source : Huawei