Huawei : les États-Unis voudraient prendre le contrôle de Nokia ou d’Ericsson
Le procureur général des États-Unis, William Barr, s’est exprimé en faveur d’une alliance avec Nokia et/ou Ericsson dans le développement de son réseau 5G. Certains conseillers ont même envisagé de prendre le contrôle de l’une des deux entreprises. Le but est évidemment de mettre des bâtons dans les roues de Huawei qui a réussi à convaincre le Royaume-Uni et certains pays de l’Union européenne.
États-Unis contre Huawei. Cette longue bataille, qui a démarré bien avant l’embargo imposé par Donald Trump, a fait couler beaucoup d’encre depuis plus d’un an, quand le gouvernement américain a commencé d’accuser la firme chinoise d’espionnage pour le compte de Beijing. Depuis, le monde se divise en deux camps : pour ou contre Huawei.
Certains pays, comme le Royaume-Uni, ont décidé de faire confiance à l’entreprise asiatique. D’autres, comme l’Allemagne, semblent prendre le chemin inverse. De son côté, l’Europe recommande de limiter l’usage des équipements de Huawei, mais pas de les bannir catégoriquement pour ne pas risquer des retards de déploiement.
Rattraper le retard avec un partenaire de confiance
Parce que des retards, il y en aura certainement dans les pays qui souhaitent se désolidariser totalement de Huawei. C’est notamment le cas des États-Unis qui avouent que la situation a provoqué un ralentissement du déploiement de la 5G dans le pays, alors même que celui-ci a été l’un des premiers au monde à commercialiser une offre. Pour rattraper le retard, le ministre américain de la Justice, William Barr, a évoqué la possibilité d’un partenariat avec Ericsson et/ou avec Nokia, deux partenaires jugés de confiance. Une déclaration qui a eu lieu jeudi lors d’un colloque organisé à Washington.
Plusieurs types de partenariat sont envisagés par le gouvernement américain. Mais certains conseillers pousseraient l’État à prendre le contrôle de l’un des deux équipementiers européens. Voire même des deux. Une alliance permettrait alors aux États-Unis d’avoir les moyens de contrer Huawei dans son expansion internationale, de construire un réseau 5G selon les normes de sécurité voulues et de rattraper le retard dans le déploiement de la 5G. Cette prise de contrôle ne serait pas forcément directe. Un consortium d’entreprises privées « américaines et alliées » pourrait faire l’affaire.
Source : Les Échos