La chine met en orbite le premier satellite 6G
Alors que la 5G ne démarrera dans certains pays que dans les prochaines semaines, voire prochains mois, une université chinoise a placé en orbite le premier satellite compatible 6G. L’événement a eu lieu dans la matinée du 6 novembre. Le but sera d’étudier les échanges de données à l’aide de réseau dont la fréquence atteint le térahertz, notamment en milieu spatial.
La 4G, vous la connaissez. Vous l’utilisez tous les jours pour vous connecter à Internet, jouer en ligne et même échanger avec vos proches (avec la voix sur IP). La 5G, vous la connaissez aussi, mais uniquement de façon théorique.
Le premier satellite 6G est chinois
À la veille du lancement de la 5G, les industriels ont déjà le regard vers le futur et la 6G. Nous avons commencé d’évoquer le sujet dans nos colonnes dès 2019, quand Huawei affirmait déjà travailler sur cette technologie 6G. Il y a quelques semaines, Samsung déclarait même vouloir lancer la technologie dès 2028. Soit dans 8 ans seulement. Il faut dire que les promesses sont tout autant exubérantes que celle de la 5G quand les premières annonces techniques sont parues : temps de latente inférieure à 100 microsecondes, débit de 1 térabit par seconde, fréquence qui atteint le térahertz, etc.
Cette technologie, qui ressemble à de la science-fiction, a fait un grand pas cette semaine vers la réalité. L’Université des sciences et technologies électroniques de Chine (UESTC) a réussi, avec deux entreprises compatriotes, à mettre en orbite le premier satellite compatible 6G. Appelé Tianyan 05, ce module a été propulsé dans l’espace aujourd’hui (le 6 novembre), plus tôt dans la matinée. Avec 12 autres satellites, il a embarqué à bord de la fusée Long March 6 qui a décollé de la base spatiale de Taiyuan. Et la mise en orbite s’est effectuée sans incident.
Tester la qualité de transmission depuis la Terre vers l’espace
Le but de ce satellite, qui pèse seulement 70 kilogrammes, sera (entre autres missions) d’étudier le comportement de la technologie 6G à partir de l’espace. Car il embarque un modem compatible avec les très hautes fréquences utilisées avec la 6G et exprimées en térahertz. Ce modem servira à tester la communication entre un satellite et le sol terrestre. Nous imaginons bien qu’un réseau de satellites pourrait, dans un futur pas si lointain, remplacer les antennes télécoms qui font tant polémiques. Et l’usage de ces satellites pourraient combler le manque de connectivité dans les nombreuses zones blanches.
Les fréquences en térahertz sont une avancée importante en télécommunication. À titre de comparaison, nous utilisons aujourd’hui des fréquences exprimées en mégahertz ou en gigahertz. Les fréquences millimétriques utilisées en 5G varient de 30 à 300 GHz (selon l’Arcep, le terme millimétrique qualifie les fréquences de 24 GHz et plus). Avec les fréquences en térahertz, on parle alors d’onde submillimétrique. Elles ne mesurent plus quelques millimètres, mais quelques nanomètres.
Aujourd’hui, les ondes submillimétriques sont principalement utilisées pour l’observation astronomique. Mais leur usage potentiel couvre non seulement le domaine médical, mais aussi la sécurité, la protection de l’environnement, sans oublier les télécommunications, même si de nombreux défis techniques restent encore à relever, notamment en termes d’énergie (la 6G sera évidemment beaucoup plus gourmande que la 5G, laquelle est déjà très énergivore).
Source : Mydrivers