Meta menace de fermer Facebook et Instagram en Europe
Meta, la maison mère de Facebook, menace de fermer ses réseaux sociaux en Europe : Instagram et Facebook. En cause, l’impossibilité de stocker les données des utilisateurs du vieux continent sur des serveurs américains.
Les Européens bientôt privés de Facebook et d’Instagram ? C’est en tout cas une possibilité envisagée par Meta. L’entreprise américaine brandit cette menace dans un rapport annuel à l’US Securities and Exchange Commission (SEC). Son souhait est de pouvoir continuer à stocker les données des utilisateurs européens aux Etats-Unis.
Facebook craint de devoir se conformer à la réglementation Européenne de la protection des données, beaucoup moins souple que sa version américaine, qui lui imposerait de stocker les données des utilisateurs de l’UE sur place.
FACEBOOK POURRAIT-IL FERMER EN EUROPE ?
Jusqu’à présent, Meta était protégé par le Privacy Shield, accord sur les données personnelles signé entre l’Union Européenne et les Etats-Unis. Cet accord a été désavoué en 2020 par la cour de justice européenne, qui juge que les données des utilisateurs sont moins bien protégées au pays de l’oncle Sam que sur le vieux continent. Le cas Meta est donc examiné par l’Europe et l’entreprise de Mark Zuckerberg souhaite qu’un nouvel accord soit trouvé pour continuer à stocker ses données hors UE.
Dans son rapport auprès de la SEC, Meta indique en effet que cette façon de traiter les données utilisateurs est vital pour la publicité en ligne, soit sa principale source de revenus. Sans ça, la société de Palo Alto pourrait tout simplement choisir d’abandonner le continent Européen. On rappelle que Meta vit une période difficile, le cours de son action ayant dégringolé de 23% en bourse la semaine dernière.
Reste maintenant à voir comment les choses vont-elles se passer. Si l’Europe peut aisément se passer de Meta, Meta peut-il se passer de l’Europe ? Non seulement elle se priverait de millions d’utilisateurs, mais aussi de bon nombre de professionnels qui se servent de sa plateforme et de ses outils. Cette menace ne semble pas réellement sérieuse et ressemble en réalité plus à une piste de réflexion qu’autre chose. Il serait réellement étonnant que du jour au lendemain, Facebook ne soit plus accessible chez nous.
Actuellement, l’Union Européenne et les Etats-Unis travaillent sur une nouvelle version du Pivacy Shield qui pourrait être conforme aux nouvelles règles RGPD mises en place en Europe.
META ASSUME VOULOIR STOCKER LES DONNÉES AUX ETATS-UNIS
Le site City AM a contacté Meta pour avoir de plus amples informations. Nick Clegg, le vice président de la communication dans la société fondée par Mark Zuckerberg, ne nie pas le rapport, sans pour autant l’affirmer :
“Un manque de transfert de données de manière sûre et légale va endommager notre économie et entraverait la croissance post COVID des entreprises qui utilisent des données de l’UE. Le monde professionnel a besoin de règles globales fortes et claires pour protéger le flux de données transatlantique.”
Ici, Clegg utilise les entreprises comme moyen de pression. Ce seraient en effet elles les premières concernées par l’absence de compromis sur le sujet, selon lui :
“Dans le pire des scénarios, cela signifie qu’une petite start-up allemande ne pourra plus utiliser nos données cloud stockées sur des serveurs américains. Une société espagnole ne pourra plus travailler sur des opérations incluant plusieurs fuseaux horaires. Un vendeur français ne pourrait plus avoir de centre d’appel au Maroc. Les politiques travaillent sur une solution à long terme et nous exhortons les régulateurs à adopter une approche mesurée pour minimiser les perturbations pour les milliers d’entreprises, comme Facebook, qui transfèrent des données de bonne foi d’une manière sûre et sécuritaire”.